Résumé
La doctrine des droits de l’homme est devenue l’unique référence légitime pour ordonner le monde humain et orienter la vie sociale et individuelle. Dès lors, la loi politique n’a plus d’autre raison d’être que de garantir les droits humains, toujours plus étendus. La loi ne commande plus, ne dirige plus, n’oriente plus : elle autorise. Elle ne protège plus la vie des institutions – qu’il s’agisse de la nation, de la famille, de l’université –, mais donne à tout individu l’autorisation inconditionnelle d’y accéder. L’institution n’est donc plus protégée ni réglée par une loi opposable à l’individu ; celui-ci jouit d’un droit inconditionnellement opposable à l’institution. Pierre Manent montre que cette perspective livre les éléments constituants de la vie humaine à une critique arbitraire et illimitée, privant la vie individuelle comme la vie sociale de tout critère d’évaluation. Une fois que sont garantis les droits égaux de faire telle action ou de conduire telle démarche, il reste à déterminer positivement les règles qui rendent cette action juste ou cette démarche salutaire pour le bien commun. La loi naturelle de la recherche du bien commun se confond avec la recherche des réponses à la question : comment orienter ou diriger l’action que j’ai le droit de faire ?
Auteur
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Pierre Manent est directeur d’études à l’EHESS. Membre fondateur de la revue Commentaire, il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels : La Cité de l’homme (1994), Cours familier de philosophie politique (2001), La Raison des nations (2006), Le Regard
Auteur(s) : Pierre Manent
Caractéristiques
Auteur(s) : Pierre Manent
Publication : 14 mars 2018
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (ePub)
Taille(s) : 369 ko (ePub)
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782130800354
EAN13 (papier) : 9782130787532