Il n’est pas de souci plus grave que celui du progrès social : obligation politique certes, mais aussi — et peut-être avant tout — morale. Ce problème, sans cesse étudié à tous les points du globe, mis à l’ordre du jour des idéologies les plus diverses, quel est l’apport original que peut lui apporter la Civilisation Occidentale, et, notamment la France ? Problème à multiples incidences. Ce serait une grave faute que de négliger ses aspects spirituels et sentimentaux. Ce le serait tout autant que de négliger cet indispensable support qu’est le progrès matériel. On ne saurait, en outre, trop se prémunir contre la tentation du dogmatisme, négliger les règles élémentaires des phénomènes économiques pour des raisons doctrinales, prétendre à un absolu, en fait inaccessible. C’est à un tel examen que s’attache le présent ouvrage. On y trouvera réunis, avec science et patience, de nombreux éléments d’information et de jugement sur l’évolution de l’économie et de l’état social jusqu’à nos jours, notamment depuis les débuts de l’ère industrielle moderne. Certains aspects du marxisme y sont également étudiés ainsi que le problème posé par l’application de la Doctrine Sociale de l’Église, compte tenu des positions prises par certains de ses représentants en France. Plus et mieux qu’une étude théorique, M. René Norguet qui assuma des responsabilités économiques importantes, notamment lorsqu’il fut secrétaire général au ministère de la Production industrielle a écrit — comme le dit Georges Villiers dans sa préface — un livre de « bonne foi ». C’est dire le prix de cet ouvrage et le profond besoin qu’il vient, enfin, satisfaire.