Alors qu'elle se trouve chez elle dans un village de brousse à Mayotte la narratrice est victime à trente-sept ans d'un AVC qui la plonge dans le coma. Ses jeunes enfants alertent les secours et là, c'est une autre vie qui commence. Aliénée à son propre corps, à sa propre parole, détachant au fil des années les liens qui l'enchaînent à son handicap, l'auteur atteste de sa vie après l'accident. Elle doit récupérer, sa parole, son côté hémicorps paralysé et sa mémoire. Son point de vue est celui d'un sujet enfermé, englué, dans un cortex cérébral lésé. Elle apporte son témoignage et sa foi en la vie à tous ceux que cette épreuve touche. « J'ai de la colle dans le cerveau. Cela m'horrifie, est « en soi » atterrant. C'est de la colle spéciale, évidemment, mais cela n'en demeure pas moins une. Quinze jours, d'occultation complète. Mon esprit était-il si encollé? Recollé à mon corps, ce dernier ne semblait lui répondre qu'imparfaitement. Je m'avérais incapable de m'interroger. »