Résumé
« Nous sommes en guerre! ». Il faut en finir avec les discours vides et le dire : habiter un lieu ne nous définit plus comme sujet, le nomadisme est une position intellectuelle et le mondialisme n'est rien d'autre qu'une thèse sociologique. Simon Harel pose ainsi l'enjeu d'Espaces en perdition 2. Après avoir analysé dans le premier tome les lieux précaires de la vie quotidienne, étudié les conjectures variables de nouvelles inventions du quotidien, montré la cruauté des lieux en littérature et dans l'Histoire contemporaine, la cruauté de la culture elle-même, l'essayiste ne peut que l'affirmer : « nous sommes en guerre! ». Est-il question de paix en Afghanistan? C'est au prix d'une violence, d'un oxymore qui est la marque du contemporain : les espaces sont « violement pacifés ». Aux lieux précaires correspond à présent une humanité jetable, tandis que les conduites guerrières prolifèrent (regard-sniper, caméra-sniper, etc.). Mais s'il est temps de prendre position, évitons le catastrophisme autant que le moralisme vertueux ; nous n'avons pas à choisir entre la figure du tireur d'élite et celle du « médecin sans frontières ». Simon Harel, en position de braconnier, fait flèche de tout bois : seule la prise de parole est en mesure de traduire la violence du monde actuel, elle nous engage à abondonner une idéologie de la neutralité, la forme mièvre de lendemains qui chantent la panacée de la diversité culturelle, cet alibi commode du néo-libéralisme triomphant. L'essayiste visite les lieux précaires des hôtels réels (Westin Bonaventure Hotel de Los Angeles) ou fictifs (chez Naipaul), part au Mexique avec Artaud, en Russie avec Tchekhov, en Asie avec Volodine... Il revient à Montréal aussi, avec le projet de Casino de Loto-Québec et du Cirque du Soleil, dont il perçoit la violence faite aux lieux (le Bassin Peel) et aux humains (jetables). Tout pour refuser la déréalisation du monde. Car, finalement, Simon Harel part en guerre contre les pouvoirs institués du langage.
Auteur
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Lauréat du prix Trudeau (2009-2012), Simon Harel est membre de la Société Royale du Canada. Il a ouvert, au cours des vingt-cinq dernières années, un champ de recherche novateur à la frontière des études littéraires et culturelles. Il a été l’un des premiers à préciser la singularité de l’expérience migratoire au Québec. Son ouvrage Voleur de parcours, publié en 1989, est reconnu comme l’un des livres les plus significatifs des années 1980 et 1990 dans le champ des études culturelles au Québec. Auteur et directeur de publication de plus de trente ouvrages, il s’est intéressé aux problématiques interculturelles, aux questions qui font référence à la place de l’étranger dans la société, et a poursuivi des recherches sur la précarité de nos espaces de vie. Conscient de l’insuffisance de certains discours critiques (sur l’hybridité, le métissage, l’identité à la carte), il se donne à présent comme objectif de cerner les formes instables, souvent conflictuelles, de la mobilité culturelle. Il est présentement codirecteur du Département de littératures et de langues du monde de l'Université de Montréal.
Caractéristiques
Publication : 6 octobre 2011
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Taille(s) : 2,88 Mo (PDF)
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782763708331
EAN13 (papier) : 9782763788333