Une erreur administrative a été commise, et un prisonnier oublié dans l’un des cent cachots de la grande prison de Zour. L’indifférence publique, des malentendus, la mauvaise foi, et aussi ce qu’on appelle « la force de l’habitude », enfin, un respect immodéré pour l’appareil judiciaire : tout cela est cause qu’un détenu, dont on ignore l’identité, restera indéfiniment claustré. Un singulier redresseur de torts, vêtu de noir, essaie de plaider la cause du captif ; il suscite dans la ville une sorte de réveil, de prise de conscience. Un mouvement se déclenche. Parmi les cinq membres du conseil municipal, Odin et Tabourla prendront parti pour le captif : ils lutteront avec vigueur ; d’autres personnes, bientôt, se joindront à eux. Le conseil municipal décide alors de convoquer la population sur la grande place : on lui demandera s’il faut libérer le détenu. L’ordre est donné d’aller chercher l’homme à la prison : il doit d’abord être présenté aux citadins. Le soir commence à tomber lorsque les porteurs d’un brancard arrivent sur la place... On retrouve dans Le captif de Zour l’étrange envoûtement de La ville entourée de grilles, et cet univers sans pitié, mais poétique, qui n’appartient qu’à Marc Peyre.