Xavier Bichat est mort en 1802. Il avait trente ans. En un temps aussi bref, ce jeune prodige a apporté — au progrès de la médecine — une contribution telle, qu’il est souvent considéré comme le père de la médecine moderne. Étrangement, ce génie qui a donné son nom à l’un des plus prestigieux hôpitaux parisiens, et aux fameux Entretiens de Bichat qui réunissent, chaque année, plusieurs milliers de médecins soucieux de se tenir au courant de l’actualité médico-chirurgicale, est quasiment inconnu du grand public, et de nombreux médecins. D’ailleurs, combien de gens savent qu’il figure sur la frise qui orne le fronton du Panthéon ? Si beaucoup d’articles ont été consacrés au savant jusqu’à ce jour, il n’existait pratiquement aucun livre exhaustif le concernant. C’est pour pallier cette carence, que les docteurs André Role et Nicolas Dobo ont écrit la vie de Xavier Bichat. On lit avec un intérêt constant le récit de ce destin fulgurant, rythmé par les secousses de la Révolution française. Il connaît la Terreur à Lyon, devient — à Paris — l’élève et le fils spirituel de Desault, le médecin de Louis XVII. Vivant chez lui, il est au cœur de l’énigme la plus célèbre de notre Histoire. Professeur d’anatomie sous le Directoire, médecin de l’Hôtel-Dieu en 1800, il parvient — avant de mourir, victime de ses excès de travail et de dévouement — à publier trois ouvrages qui le font apparaître comme le fondateur de l’anatomie générale, et le premier grand physiologiste.