« Ma fille est morte. » C’est par cette brève phrase, dramatique, percutante dans sa sécheresse, que commence L’héroïne. Béatrice, dix-sept ans, brillante élève en philosophie, est morte d’une surdose d’héroïne. Jamais sa mère, Anne, une jolie femme tranquille de quarante ans, qui croyait vivre très près de Béatrice, n’aurait pu supposer un seul instant que sa fille avait pu glisser dans la solitude physique et morale par l’abus des stupéfiants. Anne part maintenant en guerre, pauvre héroïne pathétique, qui a juré de venger sa fille et de s’attaquer, toute seule, à l’organisation la plus puissante du monde, avec ses filières, ses réseaux, ses chaînes, ses maillons misérables, ses chefs « intouchables ». Du fonctionnement de cette organisation, véritable gangrène mondiale, les auteurs n’hésitent pas à brosser un tableau vrai et saisissant. Anne ira loin, trop loin sur sa route glacée, elle rencontrera le grand amour. Mais que peut l’extase d’un sentiment véritable contre le rêve illusoire d’un sachet de poudre blanche ? Dans L’héroïne, l’on découvre encore — avec saisissement — les efforts courageux et incessants des Brigades des stupéfiants que d’aucuns osent parfois prendre pour des Don Quichotte...