Vous avez vingt-trois ans. Vous vivez dans un pays où la vie semble plus facile qu’ailleurs. Affranchie de la morale traditionnelle, ne vous sentant de devoir envers personne, vous ne faites que ce qui vous plaît ; vous appartenez en cela à votre génération. Vous vous croyez libre, mais vous ne l’êtes pas, car accomplir votre destin de femme vous enchaîne au monde, que vous le vouliez ou non. Tout à coup vous craignez pour la vie et l’avenir de l’enfant que vous attendez, comme si les événements et les hommes se liguaient pour le détruire. Et vous vous arrogez le droit de le supprimer parce qu’il n’est pas normal. Alors, autour de vous, tout s’écroule. Tel est le sujet du roman de Jacques Delvare. Au travers d’un amoralisme tranquille et d’une indifférence qui n’excluent pas la sensibilité, Grete Baumann émeut le lecteur par sa pureté naturelle. Dans sa bouche, le récit est un cri. Il est en même temps un reproche aux hommes.