25 écrivains algériens et français s'expriment sur les cinquante dernières années de l'Algérie
Le travail littéraire présenté dans cet ouvrage, fait à plusieurs mains, ne prétend à rien, absolument rien d’autre que l’expression de subjectivités, individuelles, intimes, de femmes et d’hommes, aux horizons tout aussi éclatés, aux aspirations non moins variées, tous évoquant leur rapport à l’Algérie. Ce qui leur a été demandé, récit, témoignage ou fiction, et qu’ils expriment avec talent. Ils sont Algériens vivant en Algérie. Et l’amertume les étreint, tordant leurs mots. Dans leurs textes, une guerre cache l’autre, l’occulte même et l’amertume fait oublier les rêves nourris par plusieurs générations.
Rêves extirpés, arrachés, douleurs lancinantes, cicatrices profondes, tels se présentent-ils à nous, nus et libres, la rage au ventre, le verbe sanglant. Ils sont Algériens, vivant en Europe, en particulier en France, et l’exil enrichit leur vision et leur regard. Attendris, sans altérer leur lucidité ni leur capacité créatrice, triturant les mots, les ciselant, pour dire la terre algérienne, ses blessures et les espérances de ses enfants. Ils sont Français, nés en Algérie, y ayant vécu et / ou travaillé pour certains, l’ayant seulement visité pour d’autres, et leurs sentiments sont empreints d’amour, leurs mots irrigués d’indulgence, de bienveillance aussi et d’espoir.
Avec Jérôme Ferrari, Jean-Pierre Han, Roland Strahm, Marie-Joëlle Rupp, Nadia Roman, Arezki Metref, Rachid Mokhtari, Lazhari Labter, Brahim Hadj-Slimane, Leila Marouane, Anouar Benmalek, Alice Cherki, Abdelkader Djemaï, Yves Ouahnon, José Lenzini, Yahia Belaskri, Fatéma Bekhaï, Elsa Dassi, Mabrouk Rachedi, Fatima Besnaci-Lancou, Rémi Yacine, Nathalie Philippe, Christiane Chaulet-Achour et Bernard Magnier.
Un recueil de textes intenses, émouvants qui nous font revenir sur les moments d’horreur mais aussi de bonheur et de beauté en Algérie
EXTRAIT
J’avais neuf ans en 1954. J’habitais avec mes parents et mes frères dans une ville aux portes de Paris, un imposant pavillon bourgeois sur une avenue bordée de tilleuls. Cette avenue menait d’un grand et joli parc, vestige du XVIIIe siècle, à un modeste quartier construit de petits immeubles. Notre maison était à la «frontière» et je la franchissais souvent car c’est dans les rues sans arbres, de l’autre côté, que se trouvaient les commerces.
C’est en allant acheter du pain que je rencontrai littéralement pour la première fois un Algérien. C’était au début de l’automne, la Toussaint n’était pas très loin. L’Algérie ne m’était pas tout à fait inconnue, je l’avais située dans notre grand atlas Schrader et Gallouédec. C’était, de l’autre côté de la mer, une partie de cette immense tache rose qui indiquait l’Empire français, je savais aussi que des hommes venus de là-bas pour travailler habitaient un foyer situé loin, au-delà du quartier voisin, dans une autre commune.
A PROPOS DE LA COLLECTION
Heureux qui comme… est une collection phare pour les Editions Magellan, avec 10 000 exemplaires vendus chaque année.
Publiée en partenariat avec le magazine Géo depuis 2004, elle compte aujourd’hui 92 titres disponibles, et pour bon nombre d’entre eux une deuxième, troisième ou quatrième édition.
Editeur : Magellan & Cie Éditions
Publication : 26 août 2016
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Contenu(s) : ePub
Protection(s) : Marquage social (ePub)
Taille(s) : 502 ko (ePub)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3641, 3640, 3445, 3435
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782350743660
EAN13 (papier) : 9782350742236