Voici dix ans, mourait Joseph Fontanet. Les circonstances tragiques de sa disparition, ont donné lieu à des polémiques qui ont troublé certains esprits. Bien que l’enquête sur cet assassinat ne soit pas parvenue à une conclusion définitive, il faut — aujourd’hui — mettre en pleine lumière, la personnalité exceptionnelle de cet homme d’État français, dont la vie fut un chef-d’œuvre. Le jeune Savoyard, militant social et chrétien, fit de brillantes études, puis il entra dans la Résistance, et participa en soldat émérite à la Libération de la France occupée et humiliée. Immédiatement après la guerre, il entreprit une carrière politique, en s’engageant dans les rangs du M.R.P., parti français de la démocratie chrétienne. Il fut, très tôt, un grand leader de ce parti et effectua, sans interruption, pendant près de trente ans, un parcours d’élu municipal, départemental et national très riche, et unanimement apprécié. Deux fois ministre sous la Présidence de Charles de Gaulle, puis deux fois ministre sous la Présidence de Georges Pompidou, il imprima sa marque, de façon durable, dans les institutions françaises. En 1974, un échec électoral le conduisit à renoncer à la vie politique, dans laquelle il s’était engagé corps et âme. Il se consacra alors davantage à sa famille, tout en poursuivant des actions militantes. Il écrivit un livre sur la théorie des systèmes : « Le social et le vivant », il créa un journal — dont l’échec le fit beaucoup souffrir — il anima plusieurs clubs de réflexion, notamment le club « Évangile et société ». Au moment de sa disparition, il dirigeait un organisme chargé d’étudier le financement de projets établis par des collectivités territoriales, la « SODEREC ». La vie de Joseph Fontanet reste un modèle, qui doit être cité en exemple pour les générations futures.