Claude Echavidre se présente, les yeux pleins de ciel, la tête pleine de vent, le corps débordant de lumière, pèlerin avide d’aller au bout de l’humanité, partageant tous les bonheurs, compatissant à toutes les tristesses, aimant toutes les pauvretés, se penchant - au hasard des chemins - sur toutes les vies, battant contre tout avec ferveur, et chantant sa joie au monde écartelé. Il veut écrire des poèmes qui se suffisent à eux-mêmes, débordant d’émotions qui viendraient, par-delà des souvenirs, grâce à d’insolites correspondances, réveiller dans le ciel du passé les rêves endormis des présences oubliées. S’il accepte de trahir le monde pour l’idéal, c’est pour retrouver l’homme dans sa réalité, délivré des prisons où il se consume. Il veut faire de la vie un chant repris sans répit, une éternelle prière que rien n’arrête ni ne fait taire, jamais dite et jamais lasse d’être redite, un hymne à l’amour, réceptacle des vérités cachées qui dorment dans la chair, revanche sur tout ce qui sépare, voix des choses tues et des absences enfuies, mais aussi un hymne à Dieu qui nous rend capables de vivre notre vie, présence anbiguë qui se résout en absence, témoin d’une autre façon d’être, miroir où nous puissions nous reconnaître. Présences et absences, qu’elles s’allient ou qu’elles s’opposent, ont, dans ces poèmes, une seule et même source. Ce recueil, qui se présente comme une quête de la vérité, cherche, aussi bien de ce côté-ci du miroir que de l’autre, à remonter vers elle et à découvrir son identité.