Fils du roi de Thèbes, cité égyptienne, de ce fait héritier d’une grande civilisation, analogue à Rome et de nos jours à l’un et l’autre des « deux grands », Œdipe représente l’Homme, dans son besoin de connaître. C’est ainsi qu’il confronte à cette civilisation, déjà confrontée à Moïse, la culture de Socrate : ce qui donne la célèbre légende d’Œdipe, partie non de Sophocle, mais comme toute légende de la pensée collective. Laquelle est maîtresse avant que, dans la conception élaborée de Platon et de Jésus, « le fils de l’homme soit maître du Sabbat », du culte, de la culture. Cette maîtrise de la pensée collective est explicitée ici par le mythe de La Belle Dame, dont la réalité se manifeste sous nos yeux. Mythe également, Œdipe, en sa légende décryptée dans la symbolique universelle, ébranle de ses remous les fondements mêmes de la Bible. Non pas pour contester, le symbolisme foncier a mieux à faire que de se poser dans le négatif, mais par une accolade d’Abel et de Caïn semblable à celle d’Ismène et d’Antigone, pour franchir un échelon de plus de l’échelle de Jacob, de sorte que tout un monde de réalité se découvre à nos yeux émerveillés, dans des horizons élargis. Tout ce mythique est si peu illusoire, si réel, qu’il commande, hélas, aussi, à toutes ces contestations éthniques qui font les guerres, encore sous nos yeux, posant en Nouvelle-Calédonie par exemple, des problèmes que nous apercevons en attendant de les résoudre. Œdipe nous y aide, comme cette puissante exégèse que nous devons à l’auteur de La Bible au feu de l’Intelligence. La philosophie n’ayant pas de bases plus sûres qu’en cela. La vie non plus.