L’auteur, enseignant, est un enfant de l’immigration italienne en Lorraine. La plus belle saison de l’année interrompue ? Par qui ? Par quoi ? Volontairement rédigé en un français des plus classiques, ce qui lui imprime une originale élégance, cet ouvrage, c’est tout à la fois le récit d’une enfance heureuse dans le village le plus reculé de l’extrémité de la péninsule italienne, terre antique, tournée vers le levant, sur laquelle les siècles — depuis la lointaine colonisation grecque — ont glissé immuablement ; la description d’une contrée, harmonieuse conjonction entre la terre, le soleil et la mer et où, de l’avis de tous les voyageurs l’ayant parcourue, l’olivier est plus beau que partout ailleurs ; l’évocation, fidèlement restituée, d’une arrivée problématique, d’une installation précaire dans la Lorraine industrielle, suivies — quelques mois après d’inoubliables souffrances engendrées par le terrible hiver 1954 ; le carnet de séjour et de voyages au Maroc, pays où l’auteur a effectué ses débuts professionnels. En fin de compte, Un printemps interrompu est une chronique du temps qui passe, des travaux et des jours, de la vie qui s’écoule, ponctuée et illuminée, tout au long de son cours, par les strophes d’une ode à la musique classique. Un ouvrage respirant l’authenticité et la densité du vécu, un quasi-roman dont il est parfois difficile... d’interrompre la lecture !