Personne n’était mieux qualifié que Raymond Tourrain, pour relater l’histoire du groupe de Résistance de Larnod, et la fin tragique de ses camarades, qui furent fusillés ou déportés en septembre 1943. Né en février 1924, à Larnod, petit village proche de Besançon, où ses parents étaient agriculteurs, Raymond Tourrain, élève au lycée Victor-Hugo, avait — en juin 1940 — à peine plus de 16 ans, lorsqu’avec Marcel Simon et deux de ses camarades, il participe à la création de ce petit groupe de Résistance, qui prit plus tard le nom de Guy Mocquet. Lui-même auteur de plusieurs sabotages, et de la destruction d’officines allemandes à Besançon, fondateur — avec Jean Hauger — de la branche est du Réseau Gilbert, il a vécu — jusqu’en septembre 1944 — tous les épisodes de la vie des groupes de sabotage et des agents de réseau de renseignements. Engagé à la 1re DFL, il participe aux campagnes des Vosges, de Colmar, de Royan, d’Alsace et des Alpes. Élève à l’École militaire de St-Cyr-Coëtquidan, il abandonne cependant la carrière des armes en 1946, pour entrer dans l’administration coloniale, au gouvernement général à Dakar, où il reste deux ans. Puis, pendant 10 ans, il s’occupe de l’équipement de nos anciennes colonies d’Afrique noire, au sein d’une grande société française. Au Soudan, en Côte d'Ivoire, en Guinée, au Sénégal, il construit routes, ponts, ports, écoles, hôpitaux. Ayant repris — en 1958 — une affaire d’assurances, il quitte le Sénégal cinq ans plus tard, pour s’établir dans la même activité, en Métropole. Il est élu conseiller général du Doubs en 1973. Réélu en 1976, il dirige la Commission des finances de l’Assemblée départementale. C’est également le poste qu’il occupera à l’Assemblée régionale, où il siégera de 1978 à 1981, et de 1986 à 1992. Élu député en 1978, il est battu aux Législatives en 1981. Pendant les trois ans passés à l’Assemblée nationale, en tant que vice-président de la Commission de la défense, il se fait remarquer pour ses rapports précis, complets, et objectifs sur les forces aériennes, la Marine — et surtout les armes nucléaires — dont il était devenu un des meilleurs spécialistes. Il effectue également des missions en Centre-Afrique, au Congo, au Sénégal, en Allemagne, et aux États-Unis. Élu conseiller municipal à Besançon en 1983, il est élu député européen l’année suivante, et il siège au Parlement de Strasbourg de 1986 à 1989. Réélu conseiller municipal de Besançon, où il conduit la liste RPR-UDF en 1989, Raymond Tourrain a exercé en Afrique, puis en France, des responsabilités au sein du mouvement gaulliste, du RPF en 1947, au RPR dont il était encore tout récemment le délégué régional pour la Franche-Comté. Raymond Tourrain est également l’auteur de plusieurs ouvrages qui sont considérés comme des ouvrages de référence, tant en matière d’assurances, qu’en matière militaire. — « Le chef d’entreprise face à ses responsabilités » (1973), — « Les élus locaux face à leur responsabilité » (1983), — « De la défense de la France à la défense de l’Europe » (1987).