Un éclairage différent fait parfois apparaître un relief, des détails non perçus. Celui de « La secrète magie du bonheur » fait ressortir les conditions essentielles du bonheur, leur vitale importance, les distants effets de leur méconnaissance. Pour primordiales qu’elles soient, ces conditions sont très généralement ignorées, souvent de ceux mêmes qui affirment vouloir conquérir ou défendre leur bonheur. On peut y voir la difficulté qu’éprouve l’être humain à réconcilier en soi deux dispositions fondamentales antagonistes. On peut y voir aussi sa myopie, sa médiocre connaissance de soi contrastant avec l’essor des sciences. À n’en guère douter, la quête de bonheur est très loin d’être aussi universelle qu’on l’a prétendu, et il serait vain de vouloir, à l’instar de Bentham, fonder une science de la morale sur une notion aussi mal dégrossie. Ce sont, le plus souvent, d’insaisissables mirages, d’évanescentes bulles d’illusions gonflées de sensations qui prennent nom de bonheur et que l’on pourchasse, sans vrai souci des autres, ni de soi. « La secrète magie du bonheur » montre qu’il est avisé, et exaltant, de se créer de plus réels plaisirs dans le présent, et de préparer pour soi et pour d’autres de plus heureux avenirs.