« À Saint-Val’, le 26 avril 2004, très exactement, dans l’après-midi, tout en me promenant, l’idée m’est venue de prendre des notes d’abord dans ma tête (c’est une façon de parler)... » On l’aura compris, dès son Prologue, l’auteur sait de quoi il parle, manie l’humour et l’ironie, le sarcasme parfois, mais se montre toujours observateur réaliste, amoureux de cette petite ville où il réside de temps à autre, au gré des vents et de son humeur. Des notes prises au long des années, de 2004 à 2016, font état d’une réalité urbaine changeante, d’une évolution aussi dans la physionomie et la physiologie de la petite ville portuaire si l’histoire se fait toujours sentir, à travers tel monument, tel panneau culturel, telle date. Cet ouvrage est difficilement classable, entre le journal autobiographique, le récit documentaire, l’essai, la critique littéraire et artistique. Que le lecteur ne se méprenne pas trop à l’apparente modestie du titre : les « Miettes » ici doivent se prendre au sens plein de « fragments », soit une façon d’appréhender la réalité qui ne peut que nous échapper par l’écoulement du temps et la totalité toujours inaccessible.