Avec Le porte-plume, c’est une belle histoire que Maryse Déjours raconte. Celle d’un jeune juif polonais et d’une Nantaise au bord de l’errance. Histoires parallèles, double destin au masculin et au féminin, et cette recherche d’un père, comme une quête. Pour l’un, la mort et l’antisémitisme dans Varsovie des années noires. Pour l’autre, la discrimination sociale et la différence dans Nantes de l’après-guerre. Pour l’un, le sang du père dans la neige de Varsovie par une journée grise de 1945, pour l’autre cette main gauche qui éclabousse les pavés de ce mois de mai 1968. Pour l’une le dire, pour l’autre l’écriture. Osmoses et retrouvailles en rouge. Il ne leur reste plus que l’écrit pour reconstruire leur histoire commune. Désormais il sera à l’écoute de la jeune mutilée, pour retranscrire ses mots, elle qui, gauchère contrariée, n’a jamais su écrire pour n’avoir jamais voulu tenir… un porte-plume.