« Ces paisibles journées d’août sont chaudes et moites. La campagne normande transpire dans les effluves d’humides chlorophylles. » Grégoire, à dix ans, ne sait rien de la ville. Ne sait rien des hommes. Rien de la vie. Panthère Noire, mère tyrannique, et papa Maurice, père ailleurs, n’ont sur lui que les yeux de l’indifférence et de la désapprobation. Ses repères, Grégoire se les fixe lui-même, au bord du ruisseau aux écrevisses son fleuve et auprès d’un chêne « magique », son ami, son confident : l’Arbre Bleu. Sur la plus grosse branche, il chevauche sa fusée de bois qui l’emmène tout autour de la terre. Il embrasse l’énorme tronc qui lui donne de son énergie. Puis un jour il rencontre le vieil Igor, le Russe. Une grande amitié naît entre l’enfant et le « sorcier » qui fait désordre dans la commune. Mais Grégoire suivra-t-il les sages conseils d’Igor ? « Con René exibe un superbe couteau à cran d’arrêt qu’il a promptement sorti de sa poche. La lame miroitante dans ce qui reste de la clarté du jour attise des étincelles dans tous les yeux incrédules. [...] Je décrète que con René mourra quoi qu’il arrive. » Sa rencontre avec Yolande, la jolie créole « au visage de caramel et aux lèvres de mûres » le chavire autant qu’elle lui ouvre le monde de la compréhension, de la tolérance et de la douceur… un regard différent sur l’autre.