Vivre dès l’âge de cinq ans dans un Cambodge en guerre. Quitter ses parents lorsqu’on a seulement neuf ans. Apprendre sans eux toutes les cruautés de la vie et voir la mort en face. Toujours espérer les retrouver sans savoir s’ils ont survécu. Se garder en vie dans un camp khmer rouge et parvenir à s’en échapper. Travailler au-delà de ses forces comme émigré clandestin en Thaïlande. Enfin, découvrir en France les bancs tant espérés de l’école, mais sans connaître la langue ni la mentalité du pays… Voilà par quoi Eng Hoa est passé, voilà l’enfance et l’errance qui ont donné naissance à ce témoignage si particulier. Réfugié cambodgien, Jacques Eng Hoa a aujourd’hui dix-huit ans. Il décrit sans commentaire ce qui était à la portée de son regard d’enfant. C’est cette proximité et la pudeur de son écriture qui nous émeuvent. D’échappée en échappée, sur fond de guerre en Asie du Sud-Est, de banlieue de Bangkok ou de région parisienne, le jeune Cambodgien nous fait partager ses apprentissages et, au-delà des exotismes croisés, son irrésistible amour de la liberté.