Résumé
L’histoire est connue : tout commence quelque part en Grèce antique, alors que logos et mythos se confondaient en une seule voix dans la parole sacrée (hieros), jusqu’à ce qu’au siècle de Platon, une méfiance philosophique provoque la séparation entre les légendes fabuleuses et la recherche de la sagesse. La philosophie n’a peut-être d’autre origine que cette méfiance à l’égard du mythos, méfiance fascinée cependant, qui maintient à distance en même temps qu’elle semble répondre sans cesse au chant des sirènes narratives, attachée au mat de la raison. Cependant, la narrativité, comme l’a montré Paul Ricoeur à maintes occasions, notamment à propos de l’histoire, cette autre discipline soupçonneuse, ne se limite pas au simple fait de raconter de la fiction. Il y a de la narrativité jusqu’à la limite de la pure syntaxe, pourrait-on dire. À partir du moment où les mots sont arrangés de façon à représenter un monde, parler de ce monde ne peut aller sans le présenter d’une certaine manière, sans lui donner une cohérence quelconque, c’est-à-dire en somme sans le raconter, ce dont ne se prive pas bien sûr la philosophie, ni l’histoire d’ailleurs, comme le soulignent heureusement depuis quelques décennies de nombreux historiens et non des moindres, que l’on pense à Michel de Certeau. La racine du fait narratif est ainsi enfouie beaucoup plus creux que ne le laissent croire les récits philosophiques d’affranchissement du narratif (dont il faudrait dresser un inventaire exhaustif, si la chose était possible). Mais affirmer cela, c’est du même coup prendre en compte l’inverse, à savoir que la racine philosophique est elle aussi très profondément enfoncée dans le terreau narratif et que le récit ne fait pas que raconter, il fait mieux : il pense en racontant. Ce dossier voudrait donc, à partir de quelques exemples, montrer ce double jeu de la pensée et du récit en examinant à l’œuvre la pensée se racontant ou le récit pris en flagrant délit philosophique.
Auteur
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Née à Montréal, Nathalie Watteyne vit maintenant au bord d’une rivière sinueuse qui se jette dans un grand lac profond en Estrie. Elle enseigne la littérature et la création littéraire à l’Université de Sherbrooke, où elle dirige le Centre Anne-Hébert. Elle est l’auteure de quatre recueils. Lire et écrire de la poésie et sur la poésie, tout en menant des recherches sur les archives et les poétiques littéraires, est ce qu’elle sait faire de mieux. AU NOROÎT, Le sourire des fantômes (2021) est son premier livre.
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Sophie Létourneau est née en 1980 à Lévis. Docteure en mélancolie, elle est aujourd’hui professeure de littérature à l’Université Laval. Elle est l’auteure de Chanson française (Le Quartanier, 2013).
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Écrivain, professeur et éditeur, Étienne Beaulieu dirige les éditions Nota bene, enseigne la littérature au cégep de Drummondville et est responsable de la programmation des Correspondances d’Eastman. Il a fait paraitre sept livres dont «Trop de lumière pour Samuel Gaska» (Lévesque, 2014), «La pomme et l’étoile» (Varia, 2019) et «Splendeur au bois Beckett» (Nota bene, 2016), lauréats de nombreux prix.
Auteur(s) : Bruno Clement, Éric Méchoulan, Rémy Gagnon, Nathalie Watteyne, Sophie Létourneau, Benoît Castelnérac, André Duhamel, Étienne Beaulieu, Pierre Schoentjes, Thomas Carrier-Lafleur, Fanfan Chen, Patrick Fortin-Tillard
Caractéristiques
Editeur : Département des littératures de l’Université Laval
Auteur(s) : Bruno Clement, Éric Méchoulan, Rémy Gagnon, Nathalie Watteyne, Sophie Létourneau, Benoît Castelnérac, André Duhamel, Étienne Beaulieu, Pierre Schoentjes, Thomas Carrier-Lafleur, Fanfan Chen, Patrick Fortin-Tillard
Publication : 13 octobre 2016
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Taille(s) : 1,93 Mo (PDF)
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782920949461