Il y avait peu de passants dans les rues de la ville lorsque Lise Darembert descendit au terminus des Messageries Fontenaisiennes II est vrai que l'après-midi commençait à peine et que le soleil d'août frappait durement les pierres. La jeune fille souleva son voile de crêpe qui pesait sur sa nuque, puis, rasant les murs d'un côté où l'ombre allongeait une ligne mince au pied des maisons, elle marcha d'un pas modéré, visiblement contraire à sa nature."La diligence la posait en ville à une heure bien incommode. Il était toujours trop tôt pour commencer ses visites. Néanmoins Lise appréciait ce nouveau service qui, depuis le printemps, reliait Fontenay-le-Comte à un gros bourg situé dans la direction de Vertes ; maintenant, inutile de louer une voiture ; elle n'avait qu'à faire à pied les quelque cinq cents mètres qui séparaient son hameau de la grande route, puis à attendre là le passage de la diligence. L'économie valait la peine." Jacques de Lacretelle