Il y a cinquante ans, mes amis, à peu près à celte époque de l’année, le grand connétable Bertrand Du Guesclin était sur le point de passer de vie a trépas, dans son camp, au milieu des compagnies qu’il avait menées devant Château-Neuf de Randon, en Gévaudan, pour courir sus aux Anglais comme il avait fait toute sa vie, et comme nous ferons tous, à son exemple, s’il plaît à Dieu, jusqu’à la mort.

Il avait autour de lui le maréchal de Sancerre, Olivier de Clisson, Olivier de Mauny, officiers expérimentés qui secondaient sa vaillance, et depuis deux mois que durait le siége, la ville, jusqu’ici réputée imprenable à cause de sa position, avait subi tant d’échecs, que le sire de Roos, son gouverneur, guerrier d’une valeur éprouvée, venait de se voir forcé, à la suite du dernier assaut, de stipuler que, dans six jours, s’il n’était pas secouru par le sénéchal anglais d’aquitaine, il consentait à évacuer la place.

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIX^e siècle.