Le duc de Sertes, resté seul après la mort de ses deux fils et de sa femme, a décidé de se retirer sur sa terre de Tailletorte. Mais ce domaine excite bien des convoitises : Marie de Cadignan et Aglaé de Cadécourt, les deux cousines du duc, entrent en scène. Ces deux femmes rivales ont la dent longue et précise : elles veulent que Tailletorte devienne un jour l’apanage de leur famille. Chacune va tisser patiemment les fils d’une intrigue savante. La guerre, qui éclate quelques années plus tard, renverse ces beaux châteaux de cartes. Le vieux duc de Sertes est tué par une balle perdue. Tailletorte, qu’il avait tant hésité à léguer aux uns ou aux autres, revient à un jeune enfant. Les aristocrates ne sont pas toujours aussi vains ni aussi ridicules que Proust ou Radiguet l’ont laissé croire. La société que nous propose ce livre est celle d’hommes de qualité. Leur passé est grand et ils savent en porter l’héritage. Nul mieux qu’Humbert de Montlaur ne semblait désigné pour nous restituer la compagnie des « gens de tradition française ».