La vérité psychologique, la seule réellement, profondément, humaine, n’est-elle pas plus proche du roman, que de l’enquête judiciaire ou de l’expertise, même psychiatrique ? Problème angoissant, où se joue la responsabilité d’un homme, puisqu’elle repose en fait sur le mobile de ses actes. À travers deux cas authentiques, l’auteur, en médecin vivant quotidiennement - depuis vingt ans - dans le milieu rural qu’il dépeint, essaye de retrouver le « climat », tant physique que moral, des criminels qu’il a connus et de chercher, en face d’une justice humaine incapable de la dévoiler, la vérité profonde de ces drames ruraux. Maurice Garçon, de l’Académie française, a grandement apprécié cet ouvrage, en écrivant à son auteur, lauréat, il y a quelques années, à l’unanimité, du Prix Francis Jammes : « Il m’a beaucoup intéressé. Vos deux évocations sont très fouillées et je crois que si vous publiiez ce livre, il devrait susciter beaucoup d’intérêt. Comme vous, j’ai souvent été frappé de la difficulté qu’il y a à pénétrer les véritables mobiles de ceux qui comparaissent devant la justice, et j’ai souvent été découragé en ne trouvant pas moi-même la solution des problèmes posés par des faits qui paraissaient objectivement simples et qui, cependant, restaient impénétrables. » Tel est, sous une forme vivante, romancée, cet ouvrage original, concrétisé par un drame où Abel fut réellement la victime et Caïn le « monstre », que la justice voue - depuis qu’elle existe - aux peines afflictives les plus infâmantes.