Résumé
La fraude est traditionnellement associée aux espaces portuaires et insulaires. Depuis l’avènement du capitalisme, il n’est pas de port prospère qui ne concentre tous les trafics illicites. D’Edmond Dantès, accusé de fraude dans Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas (1844) au Moonfleet du BritanniqueJohn Meade Falkner (1898), dont l’adaptation cinématographique de Fritz Lang, en 1955, a popularisé la figure du contrebandier, et jusqu’aux Aventures de Tintin par Hergé, l’imaginaire collectif est marqué par ce lien supposé naturel.
La société portuaire, cosmopolite et très polarisée, développe-t-elle des formes d’organisation sociale et culturelle qui facilitent la fraude et la rendent attractive ? Ou bien celle-ci est-elle la conséquence de contraintes économiques dont les ports sont les premières victimes ? L’objet de ce livre est d’observer, à travers une large typologie de trafics illicites (fausses déclarations, fraude sur les cotonnades, les vins, les denrées coloniales, les monnaies, les produits stupéfiants et électroniques) et d’espaces maritimes (Atlantique, Manche, mer du Nord, Baltique, Adriatique, mer Noire, mer de Chine…) s’il existe un lien spécifique entre activités portuaires et pratiques illicites.
Les ports, parce que soumis au contrôle permanent des représentants de l’État, des municipalités et des organisations professionnelles, sont aussi des laboratoires où se conçoivent de nouvelles normes juridiques, de nouvelles formes de régulation sociale, et même de nouveaux modes de souveraineté. À ce titre, la fraude participe à la construction et au renouvellement des identités portuaires et insulaires.
Marguerite Figeac-Monthus, maître de conférences en histoire moderne, IUFM d’Aquitaine - Université de Bordeaux / CEMMC EA 2958.
Christophe Lastécouères, maître de conférences en histoire contemporaine, Université de Bordeaux III / CEMMC EA 2958.
Auteur
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Spécialiste de la vigne et du vin, auteur de
Les Lur Saluces d'Yquem de la fin du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle, Fédération Historique de Bordeaux-Mollat, 2000, elle a collaboré à F. Argod et S. Lavaud (dir.),
Voyage aux pays du vin, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2007 et à Michel Figeac (dir.),
L'ancienne France au quotidien. Vie et choses de la vie sous l'Ancien Régime, Armand Colin, 2007 (articles sur la consommation du vin, les lieux du vin, les bouteilles, les barriques...)
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Né en 1971, agrégé d'histoire, Christophe Lastécouères est professeur d'histoire contemporaine à l'université Bordeaux Montaigne, où il a dirigé le département d'Histoire jusqu'en 2015. Ses travaux se situent au croisement de l'histoire économique et de l'histoire politique, tout particulièrement en temps de guerre. Ils portent sur les grands dispositifs (monnaie et justice) au moyen desquels les États nationaux modernes imposent aux sociétés un cadre politique, administratif et normatif. Après avoir soutenu une thèse d'histoire bancaire, il a orienté ses recherches vers l'étude des organisations publiques et privées et, depuis quelques années, vers la détention politique et la manière dont celle-ci interroge la notion même de démocratie.
Auteur(s) : Marguerite Figeac-Monthus, Christophe Lastécouères
Caractéristiques
Auteur(s) : Marguerite Figeac-Monthus, Christophe Lastécouères
Publication : 24 octobre 2012
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : DRM (ePub)
Taille(s) : 1,86 Mo (ePub)
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782200284299
EAN13 (papier) : 9782200275952