Existe-t-il de vrais humains ? Ou bien, plutôt, hommes et femmes d’aujourd’hui, ne serions-nous pas semblables à ces “Figures de cire” d’un musée célèbre, projetées dans la vie quotidienne comme autant de burlesques et impuissantes caricatures, autant de prétentieux simulacres de la destinée humaine ? Si chacun de nous s’interrogeait, malgré les faux-semblants, s’il observait avec lucidité ceux qui l’entourent, ne découvrirait-il pas, sous le masque des prétentions intellectuelles, sous la tyrannie de nos appétits de richesse, la réalité d’un échec à vivre qui se traduit par l’envie, l’ambition, ou la prostitution. C’est autour de cette image terrible, qu’Edmond Jaloux a construit et animé un admirable roman, qui prendra place parmi les grandes œuvres de notre époque. Pour nous conduire jusqu’à l’aboutissement de trois destins de jeunes gens, pour nous faire entrer dans l’intimité passionnée de trois jeunes cœurs, il nous fait partager, sans reculer devant aucune situation, la vie à la fois brillante et impitoyable de la société parisienne. La richesse du style, l’authenticité psychologique des personnages, l’ampleur de la peinture sociale, permettent d’affirmer qu’avec ses “Figures de cire”, Edmond Jaloux a écrit un nouveau chapitre de “La comédie humaine”.