Non, le ciel n’était pas vide lorsque, le 10 mai 1940, l’armée allemande pénétra en Belgique. Certes, les Stukas semblaient s’imposer aux civils comme aux combattants. On peut dire aujourd’hui non seulement que l’aviation n’a pas failli, mais qu’elle s’est retrouvée — au moment de l’Armistice — parfaitement en ordre, et que c’est encore un instrument de combat tout à fait valable qui fut livré aux Allemands. L’auteur de ce livre commandait — du 10 mai au 17 juin — l’aviation du groupe d’armées Billotte. Il fut à même de discerner le rôle de l’aviation française, et de voir dans quelles mesures nos ailes avaient été trahies. Cette relation constitue un récit humain souvent émouvant, capable d’intéresser tous ceux qui cherchent à savoir s’ils ont été trahis, et par qui. Ce livre est un document dans la mesure où il raconte, c’est un pamphlet dans la mesure où il accuse. Mais la critique prend sa force dans sa soumission aux faits, et il y a là des preuves.