François Caviglioli n’est pas un journaliste comme les autres : quand on l’envoie en reportage, on ne sait jamais s’il reviendra ni même s’il écrira. On sait, en revanche, que sa première visite sera pour le café du coin. Non par ivrognerie, mais par stricte conscience professionnelle : rien de mieux pour s’imbiber de l’air du temps, se saouler d’informations, chopiner quelques expressions-pression, tout en ayant une idée du cru — ce qui, malgré tout, ne gâche rien. Après, il va voir le maire, le curé, le journaliste local, la mercière et bavarde avec une ménagère dans le bus. Alors, il est vite comme chez lui. Et nous aussi en lisant ses articles imprévisibles dont la saveur bizarre appartient déjà à la littérature. Voilà un homme qui vous donne envie d’aller passer des vacances à Saint-Etienne, de descendre du train en pleine nuit à Modane. Racontés par lui, Langres, Lisieux, Clermont-Ferrand, la Turballe ou Calais deviennent plus fascinants que Tombouctou et plus mystérieux que les antipodes. Ce tour de France a paru en feuilleton dans Le Nouvel Observateur.