Ce livre est une anticipation, dans la mesure où il se situe dans un avenir lointain. Il est, surtout, une sorte de plaidoyer violent en faveur de l’homme de notre temps, déchiré par des conflits qu’il comprend mal, abruti par des propagandes insidieuses ou grossières. Cet « homme galactique » est notre frère de demain. Pas même : nous pouvons le rencontrer au premier coin de rue. C’est la guerre. Une guerre interminable, en laquelle personne ne croit plus. Des mondes s’embrasent, disparaissent, au milieu de l’indifférence générale : comment être touché par des morts qui se situent à des milliers, à des millions d’années-lumière ? Un journaliste l’apprend à ses dépens : toute sa famille se trouve aux mains de l’ennemi. Son impuissance devient la nôtre, sa révolte nous appartient. Où se trouvent le droit, la vérité ? Un vieil érudit tente de répondre à ce problème de toujours. Mais il le fait en intellectuel, ses raisons procèdent de la raison et non de la chaleur humaine. Quand il le comprendra, ce sera trop tard. Tous les personnages de ce livre sont attachants : Freundeqürti, le savant pitoyable ; le petit Qristan, condamné à mort parce que sa famille appartient à une nation vaincue ; Qohensimon, qui résiste du mieux qu’il peut à tout ce qui paraît organisé ; et Forbèsmichel, le pirate, qui découvre sa noblesse d’homme en attendant — sur une planète oubliée — les derniers représentants d’une mystérieuse civilisation qui, elle, connaissait peut-être le visage de la vérité...