Plaudite cives ! Applaudissez, citoyens ! Telle était l’invitation lancée au public par les comédiens de Rome à la fin de leur représentation. Telle est celle que nous lancent aujourd’hui Mitterrand, Mauroy, Delors... mais aussi Chirac, Giscard, Barre, Veil, ces incorrigibles histrions du « bizenesse politique », qui voudraient nous assurer de la qualité de leur « show », avant même de l’avoir exécuté en entier (seul M. Chaban-Delmas fait dans la dignité et la discrétion). Et voilà que le public n’applaudit plus. Comme s’il se sentait floué. Dupé. Piégé. Il aurait plutôt envie de crier « Remboursez ! ». Mais comment rembourser avec des caisses vides ? Lancer un nouvel emprunt ? C’est à en pleurer ! La « farce électorale » n’amuse plus. La mise en scène ne respecte plus les lois du genre. Depuis 1974, les Français vont de méprise en bévue, d’illusion en désillusion. La Droite leur sert un spectacle de Gauche, et la Gauche vire à Droite. Comment s’y retrouver ? On applaudit Montand, Leclerc, Le Pen. Mais que peuvent-ils pour la France ? Devant cette sinistre « comédie du pouvoir » — et le spectacle de désolation qu’elle leur impose — les Français n’auront bientôt plus que leurs yeux pour pleurer. Aux larmes, citoyens ! Le ciel s’assombrit et se couvre de lourds nuages. Sueur, sang et larmes, voilà l’horizon. À gauche comme à droite. À moins que... Guy Leclerc-Gayrau nous livre ici le témoignage lucide, courageux, engagé, d’un citoyen ordinaire, à travers son itinéraire. De la IVe République finissante à la Ve revue et corrigée par M. Mitterrand. À travers trois générations de gaullisme. Triomphant. Décadent. Renaissant ? Les hommes de sa génération — ils ont la quarantaine — auront la lourde tâche de reconstruire la France de l’après-socialisme. Si jamais il y a un après-socialisme. Aux Français d’en décider.