C’est pour répondre aux questions que lui posaient des professeurs d’Université, spécialistes de l’histoire contemporaine et des étudiants sur les Chantiers de la Jeunesse, le pèlerinage de la jeunesse au Puy d’août 1942, la vie sous l’Occupation, les bouleversements de la presse à la Libération qu’il a écrit ce livre où il raconte ce que furent pour lui, au ras du quotidien, les années 1939-1945. Alors, dit-il, l’Histoire m’avait saisi. L’inattendu arrivait sans crier gare, le tragique côtoyait le burlesque, on se trouvait affronté à des situations sans précédent. Comment aurais-je pu imaginer l’inimaginable défaite, la coupure du pays en deux par une cruelle ligne de démarcation, une organisation inédite de service civique, des activités clandestines, une administration de l’Information et les choix que je fus amené à faire ? Cependant et, quels que soient les évènements, il en est toujours ainsi, les amours, les deuils, les élans de ferveur, les troubles de conscience, bref, bonheurs et malheurs s’entremêlaient dans la trame des jours. D’où le titre du livre emprunté à Péguy : Les jours tissés de soie/Sur fond de laine/Les jours tissés de joie/Sur fond de peine. Douloureux et exaltant, ce temps-là fut pour moi de vie intense, dans une ville du sud, frondeuse et passionnée.