En disant ces derniers mots, mon père m’a giflé. Je suis tombé à la renverse sur le plancher de ciment. Ma tête s’est fracassée. Mon sang s’est répandu sur le sol. Je hurlais de douleur et d’épouvante. J’ai cru que j’allais mourir. À la vue de mon sang, mon père n’a paru avoir aucune pitié de moi. Il s’est emparé d’un pan de bois avec lequel il s’est mis à me frapper. Je me débattais comme un diablotin dans l’eau bénite. Je cherchais à m’arracher du sol où il me retenait en pressant la paume de sa grosse main sur mon front. Des éclairs de furie traversaient son regard. Il était essoufflé, car il me frappait sans arrêt. Mon sang n’arrêtait pas de couler. Mon univers d’enfant s’était fracassé avec ma tête ouverte en deux, étalée là, sous le regard de mon père qui s’acharnait sur moi tel un vautour sur sa proie. Je ne comprenais rien à ce qui se passait. Que voulait-il au juste? Que je sois le premier de ma classe. D’accord. Mais était-ce une raison de me brutaliser de la sorte?