« Les villageois qui assistent, depuis la côte, à la manœuvre comprennent que Da Costa abandonne la partie engagée avec la mer de Tarrafal. Une clameur joyeuse s’élève de la petite foule. Car si la mer est la peine des habitants, elle en est aussi l’orgueil. Elle, on ne peut pas l’imposer, l’affamer, l’arrêter, l’humilier. Elle fait ce qu’Elle veut, quand Elle veut. Elle est libre. La mer est la seule championne de Tarrafal, la salope que personne n’arrive à baiser. Alors, lorsqu’elle baise quelqu’un d’autre d’une façon si évidente, on fête l’événement. » À Santo Antao, petite île de l’archipel du Cap-Vert sous domination portugaise, les habitants vivent repliés sur eux-mêmes, assujettis à la rigueur religieuse du père Maretti et à l’autoritarisme du gouverneur qui n’hésite pas à se faire usurier. Jusqu’au jour où trois policiers dépêchés par Lisbonne débarquent…