Le récit autobiographique d'une femme qui s'enfuit du foyer paternel pour vivre libre.
Mes 72 heures est le récit d’un événement précis de ma vie, d’une naissance de la durée de 72 heures. Ce récit relate une aventure commencée au moment d’un départ du foyer paternel. C'est plus qu'un départ pour cette femme en naissance, cette aventure représente la rupture avec un système patriarcal très dogmatique. L'écrit de ces quelques lignes a pour ambition d'aider mon corps à se reposer et à arrêter de ruminer ce passé qui le ronge. Il est vrai que je me livre peu dans ce livre. Sans doute que ce corps étouffe des émotions trop fortes et les cache dans ses recoins méconnus. Enfin... Je pense à mon fils, ma source d’inspiration et mon petit soleil. Il est temps pour lui que je lui sois entière. J'espère simplement cesser d’être happée par mes douleurs et qu'ils s’estomperont peu à peu...
Découvrez le récit poignant d'une femme au corps meurtri mais qui décide de prendre sa vie en main et de se défaire de la pression paternelle.
EXTRAIT
Cela fait quatre mois, le 22 août dernier, j’ai enfin dit NON !!! NON à l’oppression ! NON à la dictature ! NON à une patriarchie oppressante ! NON à plus de vingt-trois ans d’empoisonnement. NON à vingt-trois ans d’emprisonnement dans un modèle de vie que je n’ai pas choisi. NON au plus grand des dogmes du monde ignorant et archaïque, celui où une femme naît comme « la fille de », pour devenir « la femme de » ! Et ne jamais, au grand jamais, être Une femme à part entière. C’était un jeudi que je les avais prononcés, un jeudi où tout était en train de changer. Un jeudi où la femme en moi s’était révélée au monde. Dix jours avant cette naissance, Le père arriva sans prévenir. Nous étions à Girba1, chez ma grand-mère, chez Sa mère. À son habitude, il n’aimait pas passer les vacances en été. Il n’aimait pas trop la chaleur car elle réveillait ses douleurs lombaires. C’était étrange. Sa présence était étrange. Durant ces dix jours, il m’avait traitée comme à son habitude, inexistante et à son service ! Mais plus étrange encore, il exposait son attitude devant tous, alors qu’il ne la montrait jamais. De plus, quelque chose de nouveau se profilait. Il avait les yeux remplis d’une colère incompréhensible.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Lella Dehcha est un pseudonyme choisi pour protéger une grande famille que j’affectionne. Elle ne peut être entachée par les erreurs d’un seul homme : Le père. « Lella », en tunisien, a deux significations, Princesse ou, dit de manière péjorative, Mademoiselle, que Le père employait seulement quand il me battait. Quant à « Dehcha », c’est une anagramme du nom de famille. Sa construction a révélé deux significations : l’incroyable ou l’essoufflé selon la prononciation du mot.