Au départ, il y a une lettre, une lettre d'amour, qui tente de conjurer le sort en exprimant la vérité. Cette lettre va cheminer, et sera lue et interprétée de différentes façons. On n'écrit qu'une fois dans sa vie une lettre comme celle-ci. L'auteur a su utiliser les mots, pour dire la souffrance et l'absence. L'homme est un meurtrier. La lettre n'a pas de destinataire. Ce livre est à la fois une intrigue policière, une méditation sur la justice et une longue lettre d'amour. Pénétrant dans l'enceinte du crime, le lecteur assiste de l'intérieur à la mise en scène de l'appareil judiciaire : les charmes de l'interrogatoire, les mécanismes des aveux murmurés, le lent travail des juges, puis le moment - si rapide - du procès où l'avocat parle pour l'autre, le meurtrier. Dans une lettre, les mots restent, dans un procès, ils disparaissent sans laisser de trace. La force des mots dépend autant de ceux qui écoutent, que de celui qui parle. Peut-on franchir l'abîme entre les mots écrits et les mots parlés ?