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Résumé

Les métiers sont souvent vus comme des communautés rétrogrades, freinant le changement de modèle productif, ou dénigrés à cause de leur récupération idéologique par le pouvoir de Vichy. Paradoxalement, une autre vision, aujourd’hui répandue dans les entreprises à la faveur des « redéploiements », consiste à faire passer les emplois pour des métiers, afin de redonner une certaine noblesse à ces emplois. L’auteur, à partir de cette ambivalence, observe que, dans et hors les entreprises, le métier perdure comme une valeur et une pratique : c’est ce qui apparaît en analysant les métiers de médecin, de cartographe, de secrétaire, et bien d’autres encore. Un métier n’est pas réductible à un emploi, à un travail, à un statut économique et juridique – même si ceux-ci font partie du métier –, parce qu’il s’enracine dans l’exercice d’un art. L’invention technique (l’œuvre) est le fil directeur des métiers, elle s’inscrit dans l’histoire des arts, des sciences et des techniques. Grâce à cela, le monde des métiers se perpétue, bien qu’il soit altéré lorsque la technique est fétichisée, ou que l’économie prend le dessus. Altération à combattre, mais pourtant inhérente à l’exercice du métier, car il est aussi l’expression d’un rapport des groupes humains au monde, d’une recherche de contact et d’une volonté d’imprimer sa marque. Ce marquage social des métiers est un puissant stimulant de leur évolution.

Auteur

  • Georges Balandier (Collection dirigée par)

    Cet article provient du Dictionnaire des sciences humaines, sous la dir. de Sylvie Mesure et Patrick Savidan, Paris, PUF, coll. “ Quadrige/Dicos poche ”, 2006. BALANDIER Georges, 1920 Georges Balandier est un anthropologue dont l’œuvre est à la fois une approche des sociétés “ autres ” telles que l’Afrique noire en offre et des sociétés occidentales où se présentent les formes plus avancées de la modernité, sans qu’il faille y voir deux objets choisis de façon éclectique par le chercheur mais le thème d’une même interrogation. Georges Balandier est né à Aillevillers (Haute-Saône) en 1920. En 1946, il part pour le Sénégal et écrit dans Afrique Ambiguë : “ Je laissais une société en décombres, des ruines paraissant justifier la condamnation d’une civilisation qui s’était pourtant voulue “missionnaire”. J’aspirais à l’Afrique comme à une expérience de rupture, à une existence plus fruste, plus authentique. ” Croyant aller à la rencontre de sociétés “ calmes ” qui savent organiser leurs rythmes sociaux et leurs équilibres internes pour l’éternité, il découvre des sociétés que secoue le vent de l’histoire et il se rendit sensible aux turbulences qu’il découvrait, transférant sa déception à voir que l’ailleurs ne l’était pas tout à fait (ailleurs !) en une approche nouvelle de l’anthropologie. Il contesta la substantialisation de la société “ primitive ” qui dominait, récuse la division en “ sociétés sans histoire ” et “ sociétés historiques ” et écrit dans Sens et puissance ([1971] 2004) une préface, véritable manifeste : “ L’histoire est restituée à des sociétés que l’erreur et l’indolence théoriques avaient définies comme a-historiques. La dynamique sociale envisagée dans toute sa complexité et l’histoire s’imposent conjointement ” . L’anthropologie devient un type de regard et de question qui vaut autant pour le proche que pour le lointain et l’ambition d’une anthropologie de la modernité ne jure plus comme un paralogisme. Une sociologie de la modernité Dans Le Désordre ([1988] 1998), il cherche à comprendre comment nos sociétés assument la tâche de toute société : identifier les figures de son désordre et les apprivoiser. Il étudie comment la science, qui est l’esprit de notre temps, se voit et se veut souveraine de l’univers qu’elle ordonne. Le désordre y est annulé, défini qu’il est, comme un résidu en instance d’être intégré à l’ordre de la connaissance. De là dérivent ces croyances en la possibilité de donner des réponses positives et pertinentes à tout problème : réponses techno-bureaucratiques en politique, réponses médicales et “ psy ” quand il s’agit de l’individu et de son système relationnel, réponses techniques, enfin, aux besoins définis toujours comme manques d’objets précis, ce qui laisse échapper la dimension symbolique du désir et du lien social. De même est refusée la dichotomie sociétés sans état/sociétés étatiques au profit d’une définition plus ample du politique : une société est toujours un équilibre problématique. Elle est un ordre perpétuellement menacé, instauration de sens et rapport de puissance, qui la voue à la tâche infinie de sa rééquilibration. D’Anthropologique ([1974] 1985) au Grand Système (2001), opère un même souci de récuser les grandes simplifications et les causalités simplistes. Il montre l’impossibilité de séparer le politique et l’avènement du Sens par quoi une société se fait société. Ce Sens inaugural n’est rien d’autre que l’imposition de l’ordre sur un chaos jamais réel mais toujours présent comme menace imaginaire. Penser le politique, c’est penser le type d’ordre que codifie le symbolisme social et donc le type de désordre à quoi l’ordre riposte et à la merci duquel il se sait. Ce sens est toujours “ mis en scène ”, de sorte que, s’il fallait définir étroitement la fonction politique, c’est à partir de ce besoin de théâtralisation qu’il faudrait le faire. L’homme est toujours pris dans le réseau des affectivités, des images, des investissements multiples et obscurs. Et la politique est justement l’organisation spectaculaire de ces déterminations. Qu’est-ce qui différencie la modernité d’hier à notre “ surmodernité ” actuelle qui voit l’homme déterritorialisé, n’ayant plus les références transcendantes religieuses ni celles, immanentes, d’une modernité jadis orgueilleuse avec ses sacralités – le peuple, la classe sociale, la patrie, le progrès – et tous ces lyrismes qui transformaient les turbulences de l’histoire en un chemin d’assomption ? Le projet devient, pour Balandier, celui de mesurer la “ révolution copernicienne ” que connaît le monde et d’effectuer une pensée de l’actuel qui permette de voir advenir un homme accordé à sa contemporanéité. C’est là le projet esquissé dans sa conférence donnée à Lille en octobre 2003 : Civilisations et puissance.   l Sociologie actuelle de l’Afrique noire (1955), Paris, puf, 1982 ; Afrique Ambiguë (1957), Paris, Pocket, 1991 ; Anthropologie politique (1967), Paris, puf “ Quadrige ”, 2004 ; Sens et Puissance, les dynamiques sociales (1971), Paris, puf “ Quadrige ”, 2004 ; Anthropo-logique (1974), Paris, Librairie générale française, 1985 ; Le Pouvoir sur scènes (1980), Paris, Balland, 1992 ; Le Détour. Pouvoir et modernité, Paris, Fayard, 1985 ; Le désordre. Éloge du mouvement (1988), Paris, Fayard, 1998 ; Le Grand Système, Paris, Fayard, 2001 ; Civilisations et puissance, Éditions de l’Aube, 2004.   André Akoun

Auteur(s) : Michèle Descolonges

Caractéristiques

Editeur : (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX

Auteur(s) : Michèle Descolonges

Publication : 1 janvier 1996

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]

Contenu(s) : PDF

Protection(s) : Marquage social (PDF)

Taille(s) : 72,2 Mo (PDF)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3442, 3435

EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782705949198

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