William S. Merwin

À propos de l'auteur

Né à New York en 1927, William Stanley Merwin a vécu en France, au Portugal et en Angleterre dans les années 1950. À la fin des années 1970, il a choisi de s’établir sur l’île de Maui, dans l’archipel d’Hawaï, où il vit toujours. Mais l’épaisse forêt du Causse, hantée par les fantômes de la Résistance, des paysans taiseux, des réminiscences d’Hölderlin et de Sophocle, aura été le vivier d’un ensemble de poèmes où la renarde, qui donne son titre au recueil The Vixen (Knopf, 1996), rappelle par intermittence sa présence. Tour à tour chassant et chassée, la renarde devient emblématique d’un art poétique fait d’attente et tout en stratégies. Mais cette figure aux abois cristallise également les inquiétudes d’un Merwin crépusculaire. Le monde naturel est détruit par l’homme industriel qui ne veut pas voir, ce faisant, à quel point c’est lui-même qu’il détruit. L’œuvre de Merwin – plus de trente recueils, sans compter les traductions et la prose – tient par moments du lamento écologiste, mais elle n’est pas que cela. Elle est d’abord histoire et temps, et leur inscription dans le paysage. Cependant, qu’elle épouse la forme ample du verset ou se fasse lapidaire, son attention aux rythmes de la langue et au souffle des mots montre bien que l’art et la culture font aussi partie de ce qui sera perdu.Cette œuvre considérable en anglais reste à connaître en français. Outre The Vixen, Luc Goustine a traduit en français un volume de prose, The May of Ventadorn (Les fleurs de mai de Ventadour, Fanlac, 2008). Paru aux États-Unis en 2002, ce texte, à l’origine une commande de National Geographic, est le résultat des longues fréquentations du poète avec la langue des troubadours et au premier chef de Bernard de Ventadour. De son côté, Christophe Wall-Romana, poète et chercheur à l’université du Minnesota, a traduit un livre de poèmes plus ancien, Writing to an Unfinished Accompaniment. (Écrits au gré d’un accompagnement inachevé, Cheyne Editeur, 2007 [1973]).
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