Gil Pen

Taquin non farceur, anarchiste non révolutionnaire, zouave pas bouffon pour un rond, mime pas guignol pour une obole, auguste pas pitre pour une mitre ni un piastre, exerce longtemps et toujours le métier d’Ours des rues, montreur de skomorokhs, marionnettiste de ses griffes, apprécie très tôt la littérature enfantine des contes naturels et sauvages. Il compose des romans trop sérieux, des poèmes dérisoires et des contes non orthodoxes.S’extirpant plus difficilement de sa médiathèque qu’il ne sort de sa tanière, au creux de laquelle, avant chaque hiver, il entasse, pour hiberner heureux, les écrits de Annie Arnaux, Anton Tchekov, Asli Erdogan, Cécile Coulon, François Cavanna, Han Kang, Jean Giono, Jérôme Leroy, Laurent Gaudé, Lydie Salvayre, Marcus Malte, Nadeem Aslam, Philippe Claudel, Philippe Delerm, Sophie Nauleau, toutes et tous les autres qui tiennent chaud, éveillé ou endormi avec de jolis rêves. Et des cauchemars brulants aussi.