Résumé
Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Géniaux, mais avec de trop courtes jambes ! C'est ainsi que Louis-Paul Boon interpellait ses compatriotes flamands, dans les années cinquante. Que voulait-il dire exactement ? Boon est un écrivain de première grandeur, qui se fit plus souvent qu'à son tour l'imprécateur de sa communauté. Nous le connaissons surtout par le livre "Daens", qui inspira le film que l'on sait. Boon n'était pas croyant, mais il admirait ce prêtre ouvrier avant la lettre, qui avait oeuvré à Alost, la ville proche de son village d'Erembodegem. L'engagement du père Daens le touchait profondément, parce qu'il était profondément engagé lui-même.
Après avoir été rédacteur au "Rode Vaan", le quotidien communiste flamand, il collabora durant des décennies au journal socialiste "Vooruit", où il signait de petits éditos poético-sarcastiques, virulents et tendres, d'un pseudonyme qui lui ressemblait, Boontje, ce qui veut dire petit haricot, mais renvoie aussi à l'adorable expression "een boontje hebben voor iemand", qui veut dire qu'on est amoureux de quelqu'un. Boon avait sûrement un petit haricot pour la Flande, mais ça ne l'empêchait pas de lui dire plus souvent qu'à son tour sa façon de penser. Et une des manières qu'il avait de secouer les Flamands, était d'admettre qu'ils étaient géniaux, sûrement, mais qu'ils avaient de trop courtes jambes... Il ne s'excluait d'ailleurs pas du nombre, bien entendu.
Des poèmes et nouvelles inspirés par la thématique de la Flandre et des Flamands avec des écrivains comme Huguette de Broqueville, Georges-Henri Dumont ou encore Patrick Roegiers.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Jacques De Decker, Marianne Hendrickx, Caroline Lamarche, Georges-Henri Dumont, Françoise Lalande, Patrick Roegiers, Jean Claude Bologne, André Delcourt, Huguette de Broqueville, Laurent Demoulin, Anne-Marie La Fère, Adolphe Nysenholc, Corinne Hoex, Daniel Soil, Liliane Schraûwen, Guy Vaes, René Hénoumont, Yves Wellens, Roger Foulon, Jean-Pierre Dopagne, Anne-Michèle Hamesse, Patrick Virelles, Françoise Nice, Michel Torrekens, Daniel Simon et Philippe Jones.