Comme dans Andy et dans La Santonine, Michel Massian traite dans son nouveau roman de la difficulté, pour ne pas dire l’incapacité, où nous sommes d’appréhender la réalité. On se retrouve en effet, dans La Douzième Année, à ce moment capital de la vie d’un homme qu’est la puberté, moment où tout peut-être se joue. Sortant des limbes de l’enfance, Nicolas Poulaki frappe à la porte du monde. Mais les dés sont pipés, les mots usés, les adultes muets, empêtrés dans leurs rêves, leurs croyances et leurs conventions. La porte ne fait que s’entrouvrir. Nicolas, le temps d’une saison, n’aura découvert que le mensonge, la femme, le sexe, la mort. Pour lui aussi, il est trop tard. Il ne lui reste, comme à tout homme, que la solitude et l’illusion.