Alain Grandbois a parcouru le monde en tous sens et au gré de sa fantaisie. De 1925 à 1939, on le retrouve en Europe, au Moyen-Orient, en Russie, en Chine, en Afrique du Nord, en Asie du Sud-Est. Il a lui-même calculé qu'il avait traversé l'Atlantique en bateau une trentaine de fois et le Pacifique quatre fois, sans compter ses traversées de la Méditerranée, de l'Océan Indien, de la Mer de Chine. Une année — en 1932 — il aurait passé plus de trois cents jours en mer.De 1950 à 1952, il signe chaque semaine une émission radiophonique d'un quart d'heure, sous le titre « Visages du monde ». Il y évoque, par « grands fragments de souvenirs », ses nombreux voyages sur toutes les mers et (presque) tous les continents, mais en privilégiant certaines régions — l'Asie, la France et l'Italie.Vingt ans après la série radiophonique, Léopold Leblanc en publiait une version remaniée, sous le titre Visages du monde. L'édition critique par Jean Cléo Godin reproduit intégralement, pour la première fois, les cent deux émissions de la série radiophonique dans l'ordre de leur diffusion, telles que rédigées par Grandbois. S'y ajoutent deux textes que Grandbois avait prévu d'intégrer à la série, mais qui sont demeurés à l'état manuscrit.Jean Cléo Godin est professeur au Département d'études françaises de l'Université de Montréal. Il a publié Henri Bosco, une poétique du mystère (1962) et, en collaboration avec Laurent Mailhot, Théâtre québécois I (1970) et Théâtre québécois II (1980).