«Il me faut avouer que mon grand-père, qui avait une très nette propension à vivre à travers le passé parce que passionné d’histoire, m’a pendant longtemps vassé avec les récits des campagnes de guerre de nos aïeux poitevins, alors que je n’en comprenais pas vraiment le sens et, qu’à vrai dire, je ne m’intéressais guère à ces périodes. Il faut croire que le cerveau humain n’atteint une réelle conscience que vers la fin de sa vie et que, la sensibilité enfin venue avec l’âge, on se retourne pour juger des hommes et des événements.» Philippe Mesmin livre ici avec nostalgie et poésie le tableau émouvant d’une France qui s’éteint. Cette plongée dans le Poitou des années cinquante est réalisée de main de maître par l’auteur qui expose avec une émotion toute lyrique les photographies jaunies des parties de chasse familiales et autres jeux de billes dans la cour d’école qui résonnent encore des accents du dialecte poitevin. Les récits fidèles et minutieusement documentés de la vie de son grand-père Alexandre et de celle son oncle Florentin dans les tranchées de la Grande Guerre constituent quant à eux un vibrant hommage à ces hommes oubliés de notre génération, mais dont le souvenir demeure impérissable.