À Sofia, dans une taverne bondée, trois jeunes gens se liguent contre un homme, Lubène, écrivain vieillissant et raté, personnage machiavélique qui n’a qu’un désir : détruire autour de lui. Il a découvert Nevena, dix-huit ans, très belle, et douée pour l’art dramatique. Attiré par ce talent neuf et spontané, elle est pour lui la tentation de réussir enfin quelque chose. La vie de cet homme, qui n’a pour atout qu’un certain charme, n’est pas simple : marié avec Eugénie qui noie ses chagrins dans l’alcool, convoité par une maîtresse aux idées étroites, on comprend qu’il soit séduit par Nevena. Mais sa noirceur est la plus forte. Il déploiera toutes sortes de ruses pour se prouver que même les meilleurs peuvent perdre ce qu’il n’a jamais réussi à acquérir. Pour Nevena, ce sera l’échec, et elle ira de tragédie en tragédie. Au nom de l’idéal et de l’amour, Iglika, Stéphane et Annie s’insurgent. A l’opposé de l’histoire sordide de Lubène et de Nevena, c’est un amour véritable qui naît peu à peu entre Stéphane, frère de Nevena et communiste fervent, et Annie, fille facile qui fut une des maîtresses de Lubène. Annie, perpétuellement révoltée contre la société socialiste qui a tué son père, s’apaise et se purifie au contact de Stéphane. Peut-être eux, au moins, connaîtront-ils le bonheur. Pendant deux ans, tous ces personnages attachants vont s’affronter. Mais on découvrira aussi la Mère Montagne qui garde les secrets de son peuple, les meetings, les brigades, les autoroutes construites par des étudiants, les quatre mille candidats au concours du Conservatoire, les départs impossibles et la lutte pour une vie meilleure, la Nuit de Pâques d’un peuple athée, les hommes de l’aube qui lavent Sofia et le vent qui s’y arrête chaque fois, amoureux de cette ville qui reste jeune parce qu’elle change sans cesse.