Fernand Rabant, un nom que beaucoup de personnes ont encore en mémoire, même si l’homme était discret. À Saint-Aubin-du-Jura, son village, on l’appelait « Fernand ». Dans ce bourg agricole, il a cultivé ses champs sans très grande motivation. En fait, ses parents l’ont obligé à poursuivre l’exploitation de la ferme, refusant même qu’il passe son baccalauréat, considérant qu’un cultivateur n’avait pas besoin de diplômes, et surtout pour ne pas être tenté de poursuivre des études qui l’éloigneraient du métier de paysan. Fils unique, il se conforma à leurs désirs, mais il ne cacha pas préférer se cultiver lui-même, plutôt que cultiver ses terres. L’archéologie et l’histoire de sa région natale furent ses distractions. Les locaux d’archives et les sites historiques furent ses lieux privilégiés. Les archéologues, historiens et autres érudits furent ses amis. Labourant la terre avec ses bœufs, Fernand s’arrêtait à chaque émergence d’une pierre qu’il observait minutieusement. Durant sa vie qui couvre presque la totalité du XXe siècle, il a écrit des centaines de notes et d’articles relatant l’histoire de sa région. Edmond Vadant et moi-même, anciens correspondants de presse, l’avons souvent sollicité pour écrire nos articles relatant l’histoire. Dans ce livre qui est un hommage à cet érudit et autodidacte saint-aubinois, près de 130 notes et articles relatant l’histoire locale et régionale sont reproduits.