Cette chronique altière mêle la ruine d’un destin personnel à la tragédie historique du peuple indochinois. Une même logique inéluctable conduit en effet les tenants de l’ordre — et où sont-ils plus nombreux qu’au sein de la Marine nationale ? — à briser une carrière et à humilier un homme coupable d’aimer en dehors des normes, comme à nier l’identité d’un peuple tenu pour « inférieur ». Mais toutes les libertés se tiennent et c’est dans la lutte qu’elles se conquièrent. Du chaos des ruines accumulées par la guerre se dégage le nouveau visage des peuples asiatiques ; par le truchement d’une écriture aussi ferme qu’orgueilleuse, insolente réponse faite à l’injustice dont il a été victime, Yves Kerruel construit sa personnalité d’écrivain.