Dix ans après, à l’autre bout du monde, la vengeance veille...

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Kannaki ne regarda même pas le réveil posé à côté d'elle. Elle sut d'instinct qu'il était 5 heures et que le jour allait bientôt se lever. Question d'habitude. Déjà dans la jungle sri lankaise elle s'en passait très bien et ne comptait, la plupart du temps, que sur sa propre horloge interne. Elle l'avait trouvé là lorsqu'on lui avait attribué cette chambre et ne l'avait pas enlevé. Kannaki n'en n'avait jamais eu et le trouvait joli. Elle le considérait plus comme un objet de décoration que comme un révélateur de l'heure qu'il était. De toute façon, l'activité matinale de ses voisins de palier l'aurait inévitablement réveillée. Et puis, elle n'avait quasiment pas fermé l’œil de la nuit, tournant et retournant dans sa tête toutes les étapes qui allaient jalonner sa journée. Elle ne devait pas commettre de faute.

Des horreurs de la guérilla aux misères de l’exploitation servile, la vengeance ne fait que dormir et son réveil est impitoyable.