De Don Quichotte à Buffalo Bill, d’Icare à Luke Skywalker, les héros sont éternels. Au-delà des religions et des frontières, ils sont les archétypes représentatifs de l’espoir et de la sagesse des peuples. Ils sont nécessaires et indissociables des sociétés, car ils permettent de véhiculer des moyens universels d’émancipation et d’épanouissement. Incrustés dans notre système de pensée comme « les tessons de poterie dans un site archéologique », les mythes sont les fondements de nos sociétés. Ils sont notre lien avec l’histoire ; ils nous aident à comprendre le monde d’aujourd’hui et à nous comprendre nous-mêmes. « La dernière fois que je le vis, je lui demandai s’il croyait encore, ainsi qu’il l’avait écrit, que nous participions “à l’une des plus grandes et des plus spectaculaires avancées de l’esprit humain” et que nous allions vers la connaissance, non seulement de la nature extérieure, mais des profondeurs de l’esprit humain. Il réfléchit une minute. “Je le crois plus que jamais”, répondit-il. [...] Campbell m’aida à comprendre l’imbrication des éléments, à ne pas craindre “un avenir puissamment multiculturel”, mais au contraire à l’espérer avidement. Il fit, bien sûr, l’objet de nombreuses critiques qui lui reprochaient de s’attarder sur l’interprétation psychologique des mythes et de vouloir restreindre, semblait-il, le rôle contemporain du mythe à une fonction thérapeutique ou idéologique. [...] Campbell n’a jamais paru s’en soucier beaucoup. Il continuait à enseigner et à ouvrir de nouvelles perspectives à autrui. Il enseignait surtout en vivant de façon authentique. » Bill Moyers.