Une enquête comparée à l'affaire Bettancourt avec de nombreux rebondissements. Comment l'héritage de l'inventeur du mouvement " Op Art " a été pillé.
Victor Vasarely, débarqué à Paris dans les années 1930 avec peu de moyens, est l'un des artistes les plus reconnus du xxe siècle. Ce self-made-man devenu publicitaire, peintre de génie, inventeur du mouvement " Op Art " connaît une ascension fulgurante et un succès international. Au faîte de sa gloire, il souhaitera tout donner.

Son legs, qu'il réalise sous forme d'une fondation en Provence, ouverte au plus grand nombre, va se transformer en un héritage fabuleux. Un magot de plusieurs milliers d'œuvres d'art. Un trésor à portée de rapt, qui a rendu fous tous ceux qui s'en sont approchés.

Qu'ils soient notaires, avocats, experts, membres de la famille, amis, adorateurs zélés, naïfs ou cupides, leur ronde, comme un ballet, s'organise et se resserre autour de l'homme vieillissant. Après sa disparition en 2007, la danse se poursuit autour de la fondation ; s'affranchit même, de ne plus risquer de soutenir le jugement du maître des lieux. Un cercle étroit de personnes " bien intentionnées " qui vont tenter, une par une, tour à tour, de mettre la main sur un maximum de toiles. Le casse du siècle peut s'organiser, méticuleusement, s'opérer sous les apparences de la légalité, sous couvert de bonne foi, avec le prétexte de servir l'œuvre, toujours. (Vraiment ?)

S'ensuivront trente ans d'escroqueries, de trafic d'influence, de querelles claniques et de règlements de comptes qui se soldent par autant d'empoignades rageuses devant les tribunaux.
Dans cette " petite affaire Bettencourt ", comme l'a surnommé la presse, mi-nef des fous, mi-bal des cupides, on croise des personnages si invraisemblables que l'imagination n'aurait pas osé les engendrer.