Flash-back évoque la carrière d’un très grand réalisateur, car Gilles Grangier a travaillé avec les acteurs les plus prestigieux de son temps. Gabin, par exemple, dont il fut l’ami, et qui a été la vedette de douze de ses films. Mais aussi Noël-Noël, ou les inoubliables Fernandel et Bourvil, que Grangier n’a pas hésité à réunir autour d’un scénario. La liste serait encore longue. Il faudrait lui ajouter les scénaristes, comme Audiard ou Companeez, et bien d’autres. Cette cohorte de personnages, dont certains sont aujourd’hui disparus, Gilles Grangier la fait revivre dans Flash-back, une autobiographie où l’auteur a tenu à s’effacer : pudique, il préfère raconter des anecdotes sur les grandes figures qu’il a rencontrées, plutôt que de parler de lui-même. Les colères de certaines stars chatouilleuses, leurs “coups de gueule”, les excentricités de producteurs se mêlent, sous la plume de ce réalisateur, à des incidents de tournage, ou à la description des hauts lieux du cinéma. Plein de clins d’œil, cocasse par instants, ce témoignage se teinte parfois d’une discrète nostalgie. Tout le monde comprendra que Gilles Grangier regrette l’époque révolue du cinéma retracée dans Flash-back. Ce fut celle des très grandes vedettes. Ce fut aussi celle des amis qui ne sont plus.