Résumé
Un jour, les frères... À l'origine du lien social, ce jour-là : les frères se coalisent pour mettre fin à la tyrannie du père de la horde primitive, un chef qui détient tous les pouvoirs et se réserve la jouissance des femelles ; ils le dévorent et chacun d'eux, par ce festin cannibalique, s'approprie une partie de sa puissance. Une alliance entre semblables, un crime collectif, une grande fête, tel serait notre commencement, tel serait le fondement de la société humaine. "Au commencement était l'acte." Et quel acte ! Après quoi s'instaure la culpabilité face au père mort, avec son corollaire : la vénération du totem ou du dieu. Après quoi prédomine l'horreur, le tabou, de l'inceste - l'horreur, par seulement l'interdit -, avec sa conséquence : l'exogamie. Un mythe, cette thèse scandaleuse que Freud, après une longue enquête menée avec passion à travers la littérature ethnologique de l'époque (Frazer entre beaucoup d'autres), énonce dans le dernier des quatre essais de Totem et tabou ? Un mythe, un roman des origines ou bien la révélation, difficile à admettre au point d'être refoulée, que toute société repose sur un crime commis en commun et ne se maintient dans sa cohésion que par lui ?
Auteur
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Parler, c’est chercher ses mots. C’est courir après un horizon où tout serait dit, enfin, où serait atteinte une Totalité idéale qui nous échappe sans cesse. Il y a un charme de l’Un. C’est un charme ambigu. Il peut être vénéneux. Promettant d’apaiser « le trouble de penser et la peine de vivre » (Tocqueville), il est le moteur de cette servitude volontaire que dénonçait pour s’en étonner La Boétie. Il fait la force des totalitarismes. Mais c’est aussi dans cette communion dans l’identique que Montaigne voyait l’absolu de l’amitié avec ce même La Boétie.
Le langage est l’instrument essentiel des totalitarismes : la langue est en elle-même « fasciste », osait Barthes, car elle contraint à une découpe imposée du réel. Mais c’est aussi par le langage que la poésie met au monde ce qui n’était qu’en souffrance de se dire. La psychanalyse se tient et opère au cœur même de ce paradoxe.
Ce livre soutient une thèse : c’est une capacité trop méconnue, trop peu explorée de l’âme, goûtant en elle-même le mouvement des sensations qui surmonte ce paradoxe et permet d’en éviter les écueils : la sensualité.
Auteur(s) : Sigmund Freud
Caractéristiques
Editeur : Editions Gallimard
Auteur(s) : Sigmund Freud
Publication : 21 octobre 2024
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub], Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : DRM Adobe (ePub), DRM Adobe (PDF)
Taille(s) : 532 ko (ePub), 8,11 Mo (PDF)
Code(s) CLIL : 3643, 3135
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782072405907
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782072405891
EAN13 (papier) : 9782070409013